Bienvenue sur Mars
CMAP (Centre de Mathématiques APpliquées) UMR CNRS 7641, École polytechnique, Institut Polytechnique de Paris, CNRS, France
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Remarque préliminaire :
Loin de moi l'idée de contester l'impérative nécessité scientifique d'explorer la planète Mars.
Cela pourrait évidemment se faire à l'aide de missions habitées tout à la fois coûteuses, longues et périlleuses,
mais de toute évidence, l'Homme est aussi capable de concevoir des missions robotisées et performantes comme on le voit déjà depuis
de nombreuses années.
L'étude, l'exploration,... de Mars peuvent nous éclairer sur la formation du
système solaire mais aussi, plus loin, sur les exoplanètes. Mais découvrir de plus qu'une forme de vie ait pu s'y développer dans un passé lointain
montrerait que la vie n'est pas un phénomène exceptionnel (mais rare certainement) et réservé à notre Terre.
Ce serait une nouvelle révolution copernicienne !
Non, dans les quelques lignes qui suivent, je veux juste expliquer pourquoi je crois que la colonisation de Mars
par un million de colons telle que la rêve Elon Musk est une idée irréalisable et sans intérêt...
1-La planète Mars :
Sommes-nous seuls dans l'Univers ? Cette question encore d'actualité aujourd'hui [01]
a longtemps trouvé une réponse négative en ce qui concerne la planète Mars. C'est ainsi que :
- Après les observations de Schiaparelli en 1877, à partir de 1905, Percival Lowell, mathématicien, astronome,... américain
identifie sur des photographies de la planète Mars des structures qu'il assimile à des canaux d'irrigation
qu'il considère être de nature artificielle et donc construits par des martiens...
- Percival Lowell fut inspiré semble-t-il par l'ouvrage La plantète Mars rédigé
par Camille Flammarion en 1892. Et d'ailleurs dans Astronomie populaire Camille Flammarion
rééditée en 1955, on peut lire en ce qui concerne Mars :
- La planète Mars, une Terre en miniature (page 285).
- Au début de ce siècle, seuls des esprits chagrins mettaient en doute
l'existence de la vie martienne, animale et végétale (page 285).
- L'existence de la vie sur Mars reste à l'état d'hypothèse, mais c'est déjà beaucoup qu'aucun
résultat d'observation ne soit incompatible avec cette hypothèse, et que certains qu'on a pu recueillir
plaident en sa faveur (page 298).
- Il faut noter, toutefois, que les seuls phénomènes que nous puissions,
sans forcer les faits, rapporter à une activité biologique, font penser à des végétaux,
à l'exclusion de toute forme de vie animale (page 298).
- Aujourd'hui, après plusieurs décennies d'explorations automatiques de Mars, on sait d'une manière
objective que :
- Sa gravité est trois fois plus faible que celle de la Terre.
- Son atmosphère est 150 fois moins dense que celle de la Terre et composée principalement de dioxyde de carbone (CO2).
Elle est donc irrespirable.
- Sa température moyenne est d'environ -65 degrés C.
- Sa surface est un désert aride recouvert d'une poussière très fine qui "pollue" l'atmosphère et qui est à l'origine de violentes
tempêtes obscurcissantes.
- L'eau est absente (en surface tout du moins).
- Il n'y a pas de champs magnétiques protégeant sa surface des rayons cosmiques, des vents solaires,...
- Elle ne ressemble donc pas à l'idée que l'on peut se faire du paradis !
2-Elon Musk, sauveur de l'Humanité ?
Souvent présenté comme un génie ayant bouleversé l'industrie automobile, les vols spatiaux, les télécommunications
par satellites,... Elon Musk n'est en fait qu'un génial opportuniste ayant eu le flair de saisir au bon moment certaines innovations prometteuses [02].
Mais conscient des menaces existentielles [03] qui pèsent sur l'Humanité et puissamment aidé par sa société SpaceX,
il nous propose de devenir une civilisation multiplanétaire en commençant par fonder une colonie martienne d'environ un million d'habitants d'ici 2050.
Mais est-ce réaliste ?
3-Les voyages spatiaux :
La colonisation de Mars devrait se faire à l'aide de fusées telle Starship. Mais contrairement aux voyages spatiaux actuels qui
d'une part sont très courts en temps et en espace [04], un aller simple vers Mars, suivant la date du départ, demande
au moins 9 mois [05]. D'autre part, les astronautes qui y participent sont hautement qualifiés et entrainés : ce ne sont pas des "amateurs"...
Voici les prérequis et les dangers inhérents à de telles aventures :
- Un entrainement digne des sportifs de haut niveau [06] incluant une préparation physique
nécessaire afin que le corps puisse résister aux rudes conditions de l'espace, un enseignement de niveau
ingénieur pour ce qui est des inévitables activités scientifiques, sans oublier la maîtrise
de plusieurs langues étrangères.
- L'absence prolongée pendant plusieurs mois de la pesanteur terrestre a des conséquences négatives
sur le corps humain : décalcification des os, modification de la forme de certains organes et du rythme cardiaque, réduction
notable de la masse musculaire, perturbation du système immunitaire, problèmes sensoriels,... [07].
Simuler la pesanteur terrestre et donner un poids aux objets dans l'espace restent des problèmes non résolus [08].
- Et ainsi pour un voyage de longue durée, comme c'est le cas pour Mars, les voyageurs de l'espace
n'arriveront pas à destination dans une forme "olympique"...
- Dans l'espace les rencontres sont nombreuses et potentiellement fatales. D'une part des corps célestes, même
de très petites tailles, peuvent causer des dégats considérables pouvant aller jusqu'à compromettre
l'intégrité des vaisseaux. D'autre part les rayons cosmiques de haute énergie, le vent solaire peuvent
quant à eux provoquer des modifications biologiques irréversibles dans le corps des astronautes, mais aussi
dans les systèmes électroniques et informatiques embarqués.
- Autant la promiscuité entre plusieurs personnes dans un espace très restreint peut être supportable pour des durées relativement courtes
(quelques jours, voire quelques semaines), autant elle deviendra problématique pour des cohabitations durant de
nombreux mois, voire plusieurs années surtout pour des personnes non entrainées. On a déjà vu de tels problèmes de nature psychologique
dans des bases en Antarctique lors des longs et sombres hivers.
- Même si les astronautes qui séjournent dans l'ISS [09] subissent de nombreux tests médicaux,
les problèmes de santé, les accidents,... ne peuvent être exclus. Il est certain qu'ils ont
reçu une formation de type "premier secours", mais nombreux sont les cas possibles où il y a urgence. Que faire
alors ? On a vu récemment [10] le cas de Suni Williams et Butch Wilmore contraints de rester plus de neuf mois en orbite
alors que leur séjour devait se limiter à huit jours. Ainsi l'espace, même proche, n'est pas facile d'accès
et c'est d'ailleurs l'un des échecs des navettes spatiales américaines qui initialement avaient été conçues
pour être d'un usage aussi simple que celui d'un avion, mais il n'en fut rien... Et plus on s'éloigne de la Terre,
plus ces problèmes d'urgence seront cruciaux.
4-La colonisation de Mars :
La colonisation à grande échelle de la planète Mars devrait évidemment être précédée d'une
part de missions automatiques et d'autre part de missions habitées effectuées par des astronautes sélectionnés
pour leurs qualités scientifiques, physiques, psychologiques,... Mais il parait clair que
cela pourrait ne pas suffire pour garantir le succès de telles missions. En effet, un voyage aller-retour
devrait durer environ trois ans : neuf mois à l'aller, un an sur place et enfin neuf mois pour le retour [11].
Et malgré les qualités et compétences des astronautes, les problèmes listés au chapître précédent -3- se poseraient. Mais il
convient d'en ajouter un autre : les altérations du corps humain lors du voyage aller font que les astronautes arriveront
sur Mars dans un état de faiblesse notable or, contrairement au retour d'un séjour dans l'ISS, il n'y aura personne
pour les accueillir et les aider. Comment feront-ils alors pour accomplir leurs missions ?
Lorsqu'il s'agira de la colonisation massive, cette fois-ci il ne s'agira pas d'une dizaine d'astronautes
aguerris et expérimentés, mais d'un million de volontaires [12]
et il est évident que les problèmes évoqués précédemment ne pourront qu'être amplifiés :
- Qui sur Terre procédera à la sélection du million de "privilégiés" parmi les milliards de terriens condamnés
à la mort d'après les prédictions ?
Quels seront les critères ?
Seront-ils ethniques, religieux, culturels, financiers,... ?
- Qui garantira que parmi ces colons il y aura suffisamment de plombiers, de coiffeurs, d'instituteurs, de
professeurs de Mécanique Quantique, de médecins, de psychologues et de psychiatres [13], de croque-morts,... ?
- Pour assurer le transfert d'un tel nombre de personnes il sera nécessaire d'en mettre un
nombre suffsant (une cinquantaine ?) par fusée : le volume habitable étant nécessairement faible (équivalent à "deux ou trois autobus" ?),
la "pression de promiscuité" augmentera dans des proportions alarmantes.
Mais aussi, comment régler les problèmes d'hygiène, d'usage des toilettes collectives,...
problèmes qui sont évidemment loins d'être anecdotiques ?
Et que faire durant ces très longs mois de transfert ?
Comment entretenir sa forme physique ?
Comment boire et manger ?
Comment s'occuper ?
Comment dormir ?
Comment gérer les éventuels décès et les possibles naissances ?
Que faire de ceux qui souffriront inévitablement du mal de l'espace ?
Comment soigner une rage de dent ou une crise cardiaque ?
Comment pendant neuf mois supporter son voisin ?
Comment réparer un robinet qui fuit ?
Comment garantir la propreté et l'absence de divers petits débris et détritus flottant dans l'air et qui pourraient ensuite se retrouver de façon irréversible
dans les voies respiratoires ?
- Les colons ne pourront évidemment pas disposer des formations longues, coûteuses et nécessaires telles qu'elles sont prodiguées aux "professionnels".
- Si effectivement le transfert de 1.000.000 de colons se fait par "paquets" de 50, cela implique 20.000 voyages.
Cela veut-il dire qu'il faudra 20.000 fusées ? Ou bien qu'il n'y en aura qu'un certain nombre (une centaine
par exemple) qui feront des allers-retours. Mais deux problèmes se posent alors : d'une part un voyage vers
Mars ne peut décoller de la Terre qu'à certaines dates si l'on veut minimiser la distance à parcourir.
D'autre part il est assez peu probable qu'il y ait sur Mars des stations service, alors comment faire le plein
de carburant et de comburant pour permettre aux fusées de faire le voyage retour ? Enfin si effectivement 100 fusées
différentes sont utilisées, cela veut dire qu'elles feront chacune au total 200 allers-retours. Est-il possible d'atteindre un
tel niveau de qualité et de fiabilité ?
De plus la durée d'un aller-retour étant d'au moins 2 ans, ce transfert devrait demander au moins 200x2=400 ans !
Mais que 100 ou 20.000 fusées soient utilisées, elles contribueraient au dérèglement climatique de par la pollution induite
par leur fabrication et leur lancement...
- A l'arrivée il faut espérer que des missions automatiques préliminaires auront mis en place un minimum vital.
On notera au passage une différence importante avec ce qu'ont vécu les colons européens migrant vers les
Amériques : de l'autre côté de l'Atlantique, l'air était respirable, l'eau était potable, le gibier pour
se nourrir était abondant, la terre pouvait être cultivée, le bois disponible permettait
de construire des abris et de se chauffer,... Cela ne veut pas dire que la vie était facile,
mais rien de tout cela en arrivant sur Mars...
- Cette colonie martienne de 1.000.000 d'habitants serait équivalente à la ville de Marseille et il est difficile
d'imaginer qu'il puisse être possible de transporter depuis la Terre les millions de tonnes de matières premières,
de matériels les plus divers,... nécessaires à son édification. Là encore le parallèle avec la colonisation
de l'Amérique du Nord, par exemple, est intéressant : d'une part, elle ne s'est pas faite en vingt ou trente ans
et d'autre part, il y avait sur place toutes les ressources nécessaires qu'il n'était pas nécessaire d'importer depuis
la vieille Europe. Si l'on regarde de plus près l'aspect énergétique, un ou deux réacteurs nucléaires sont nécessaires
pour la vie et les activités d'un million de personnes et sur Mars, étant données sa distance au Soleil et son atmosphères très ténues,
les panneaux solaires, les éoliennes n'auraient qu'un faible rendement et évidemment, ne parlons pas de barrages....
Alors quelles solutions : construire un ou plusieurs EPRs ? Mais on voit les
difficultés d'une telle entreprise en France ou en Grande-Bretagne [14],
sans oublier le fait que de tels chantiers demandent des quantités énormes d'eau et
d'énergie, des machines colossales et évidemment des milliers d'ingénieurs et de techniciens nécessairement très qualifiés
mais certainement difficiles à motiver pour aller travailler sur la planète rouge.
Et d'ailleurs qui financerait ces chantiers ?
- Affaiblis considérablement par le voyage, comment les premiers colons feront-ils pour débarquer ? Progressivement
les anciens pourront aider les nouveaux, mais dans tous les cas la vie ne sera pas facile durant les premiers jours (et après ?)
- Il parait évident que la première question que pourraient se poser les colons en débarquant est "que suis-je venu faire ici ?" [15].
- Et effectivment que faire là-bas ?
Pas de super-marché ou de cinéma à l'horizon...
Difficile d'aller se promener dans le désert engoncés dans les scaphandres
et après les romantiques promenades au clair de Phobos et de Deimos, comment les colons se débarasseront-ils
de la fine poussière omniprésente ?
- Comment sera produite l'énergie nécessaire au fonctionnement de la cité ?
Comment se fera la production des aliments et de l'eau douce ?
Y aura-t-il suffisamment de pièces de rechanges mécaniques, électroniques, informatiques,...
pour réparer les inévitables et nombreuses pannes ?
- Une fois la colonie établie, que feront les colons de leur vie, de quoi et comment vivront-ils ? Quelles activités ? Quelles distractions ?
Y aura-t-il une économie ? Quelles devises seront utilisées : le Dollar, l'Euro, une crypto-monnaie, le "Musk",... ?
Qui dirigera ou présidera ?
Qui garantira la démocratie ?
Qui assurera la police ?
Qui jugera ?
Qui condamnera ?
Qui punira ?
- Les colons seront évidemment amenés à se reproduire. Y aura-t-il suffisamment de compétences pour élever
les enfants, les instruire, les soigner,... Et autre problème aura-t-on prévu des scaphandres
pour eux et qui les "suivront" lorsqu'ils grandiront ?
- Comment sera assurée la "synchronisation" entre les inévitables progrés sur Terre avec la colonie et inversement ?
Les deux civilisations, celle de la Terre et celle de Mars, divergeront-elles irréversiblement l'une de l'autre ?
Des conflits interplanétaires sont-ils alors à prévoir et à craindre ?
- Un voyage sans retour pour les colons, et surtout pour ceux qui seront nés sur place,
leurs corps ayant été modelés et conditionnés par les conditions locales !
5-C'est la fête !

La colonisation de Mars ('La symphonie du Nouveau Monde').

La colonisation de Mars ('Children's Corner').
Et après ?
En conclusion, ces deux images d'actualité anticipée montrent sans ambiguité
combien l'idée d'une colonisation de Mars dans un avenir très proche est tout à la fois stupide et ridicule !
- [01]
Et pour très longtemps encore !
- [02]
C'est en particulier le cas de Confinity créé en 1998 par Max Lechvin, Peter Thiel, Luke Nosek
et Ken Howery qui fusionne en 2000 avec X.com d'Elon Musk puis est rebaptisée PayPal en 2001.
C'est aussi le cas de Tesla constructeur automobile fondé en Californie par
Martin Eberhard et Marc Tapenning en 2003. En 2004, Elon Musk rentre à son capital puis en prend le contrôle en 2007
contraignant Martin Eberhard à la démission.
- [03]
La pollution, le dérèglement climatique, les conflits armés, les risques nucléaires,...
et dans un futur plus lointain -se chiffrant en milliards d'années- notre Soleil devenant une géante rouge "engloutissant" alors
les premières planètes du système solaire et en particulier la Terre et Mars (!).
- [04]
Quelques centaines de kilomètres pour atteindre l'ISS ou quelques centaines de milliers
de kilomètres pour revenir sur la Lune. On notera au passage que devant les énormes difficultés actuelles concernant ce projet,
la mission Apollo 11 (Neil Armstrong, Edwin Aldrin et Michael Collins) en juillet 1969 semble bien loin...
- [05]
J'ai moi-même réalisé des simulations de tels voyages.
- [06]
La bande dessinée Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne publiée chez Dargaud en 2017
montre cela en détail avec beaucoup d'humour. On peut y voir en particulier que de nombreuses actions qui nous sont
familières, par exemple utiliser les toilettes, relèvent alors de l'exploit dans l'espace...
- [07]
Ce que l'on peut constater de visu lorsque les astronautes reviennent sur Terre après une mission de plusieurs
mois dans l'ISS et qu'ils doivent être portés hors de leur vaisseau. Ils doivent ensuite attendre plusieurs semaines pour voir en particulier
se reconstituer leurs capacités musculaires.
- [08]
Dans la plupart des films de Science-Fiction on peut voir d'immenses vaisseaux spatiaux (par exemple l'Entreprise dans les films et les séries
StarTrek) dans lesquels les personnages
marchent normalement sur des sols qui semblent horizontaux. Mais d'où vient la pesanteur nécessairement artificielle ? Il est préférable
de ne pas poser la question...
Dans 2001, l'Odyssée de l'espace réalisé par
Stanley Kubrick et sorti en 1968 sur un scénario du réalisateur et d'Arthur C. Clarke (d'après ses deux nouvelles
A l'aube de l'histoire et La sentinelle) on peut voir David Bowman,
le commandant du vaisseau Discovery One à destination de Jupiter,
faire un footing (destiné à le maintenir en forme) dans une partie du vaisseau
qui est en rotation perpendiculairement à son vecteur vitesse, la force centrifuge induite "simulant"
la pesanteur terrestre.
Cette solution séduisante et facile à mettre en œuvre est souvent évoquée.
Mais elle n'est en fait quasiment pas praticable et ce à cause de la force de Coriolis (une force inertielle liée à un
changement de référentiel) qui, étant orthogonale à la surface en rotation, viendrait s'ajouter ou se
retrancher (suivant le sens de parcours) à la force centrifuge, augmentant ou diminuant ainsi le poids apparent.
Pour limiter les effets de la force de Coriolis, il faudrait un rayon énorme incompatible avec ce que l'on sait faire
aujourd'hui (et demain !) en matière de vaisseaux spatiaux.
On notera au passage que le vaisseau Rama imaginé par Arthur C. Clarke dans le roman éponyme
paru en 1973, est un cylindre de 50 km de longueur et de 20 km de diamètre en rotation à une vitesse d'environ un tour toutes les
quatre minutes assurant par là-même un quart de la gravité terrestre sur sa surface.
On pourra consulter à ce propos l'article
Pesanteur artificielle : le défi de l'activité physique dans l'espace
de Jean-Christophe Caillon paru dans le numéro 573 (07/2025) de la revue Pour la Science.
- [09]
L'ISS (Internal Space Station) est une station scientifique internationale
(Canada, Europe, Japon, Russie et USA) en orbite autour de la Terre à
une altitude de l'ordre de 410 kilomètres.
- [10]
En 2024 et 2025.
- [11]
A condition de bien choisir les dates d'aller et de retour !
- [12]
Mais au passage, qui paiera : les colons ou Elon Musk ?
- [13]
Et il en faudra sur place !
- [14]
Il y a actuellement (au mois d'octobre 2025) deux chantiers d'EPRs (Evolutionary Power Reactor) en Europe. Le premier
est celui de Flamanville 3 en France dont la construction a débutée en décembre 2007 et qui n'est toujours pas opérationnel. D'une
puissance maximale de 1600 MWe, son coût devrait atteindre 24 milliards d'Euros. Le second est celui d'Hinkley point C en Grande-Bretagne.
Ses deux tranches devraient produire 3200 MWe d'ici 2030 pour un budget qui, lui-aussi, explose et est estimé actuellement à
50 milliards d'Euros. Sur ce site, la grue SGC-250 Sarens, d'une capacité de 250.000 tonnes/m/eg/tre, est utilisée et l'on
voit difficilement comment en faire de même sur Mars !
- [15]
Version moderne du fameux Que diable allait-il faire dans cette galère ? (Molière, Les fourberies de Scapin, Acte 2, Scene XI).
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